Œuvre emblématique et symbolique longtemps gravée dans la mémoire du Japon et conséquemment celle de l’Asie, la Grande Vague de Kanagawa est une œuvre artistique phénoménale née de la main de maître de Katsushika Hokusai, un artiste japonais dont la renommée n’est plus à refaire. Allons à la découverte de l’histoire unique d’une toile qui a révolutionné les codes et a su transcender les époques et s’inscrire dans l’éternité !
Quand a été créée la grande vague de Kanagawa ?
La Grande Vague de Kanagawa désigne une représentation japonaise du peintre de la même nationalité, Hokusai. La publication de cette œuvre se révèle mystérieuse, car l’on n’est jamais parvenu à déterminer clairement sa date de publication officielle. Pour bon nombre, l’estampe aurait été publiée en 1830. Pour d’autres, elle serait répertoriée en 1831. Somme toute, cette estampe a été publiée durant l’époque d’Edo.
Quelle est l’histoire de la grande vague de Kanagawa ?
Œuvre complète de l’artiste Hokusai et la première de sa série Trente-six vues du mont Fuji, Kanagawa, La Grande Vague de Kanagawa aussi connue sous l’appellation La vague d’Hokusai, bouleverse les codes de l’histoire artistique du Japon. Les estampes émergent au Japon dès le XIIIème siècle et s’intéressent principalement à la religion. Dès le milieu du XVIIème siècle, elles s’articulent autour des sujets profanes. Connues également dans le jargon japonais comme ukiyo-e (une estampe imprimée sur papier à l’aide de reproductions sur bois réalisées par un graveur expérimenté d’après l’œuvre de l’artiste), elles se révèlent porteuses d’innovations en raison du fait que la technique de gravure sur le bois constitue un atout considérable : elle assure une diffusion beaucoup plus étendue des ouvrages qu’avec une peinture dont le handicap majeur était l’originalité de l’œuvre d’art.
Pourquoi la grande vague de Kanagawa ?
L’œuvre hokusaienne a été créée dans le but d’exposer au monde le mode de vie humble de la population résidant dans les campagnes du pays du Soleil levant. La Grande Vague s’inscrit dans un registre d’estampes ukiyo-e dépeignant les images quotidiennes de l’existence japonaise. L’œuvre a également vu le jour afin d’apporter un souffle nouveau au domaine artistique du pays.
En effet, cette œuvre instaure une nouvelle ère dans le paysage artistique japonais en ce sens qu’elle est l’œuvre mère de la grande série meisho-e. Elle synthétise convenablement le charme et l’esthétique de l’ukiyo-e, favorisant ainsi une ouverture sur le monde occidental.
La grande vague de Kanagawa technique
La Vague de Kanagawa bouleverse les codes de la strate sociale nipponne en raison du fait que les images profanes, à partir du XVIIème siècle, sous-tendent la naissance d’une classe sociale. Il s’agit de la bourgeoisie marchande urbaine des plus aisées qui apparut en pleine époque d’Edo. Elle découle de la catégorie des représentations en brocart. Chaque partie colorée de la toile est obtenue par l’application d’une planche de bois particulier.
La Vague de Kanagawa est une œuvre harmonieuse réalisée avec brio par l’artiste de renom Katsushika Hokusai (31 octobre 1760-10 mai 1849). Pour la réalisation de la toile, il utilise les techniques habituelles et connues de l’ukiyo-e. Il était le responsable des aspects artistiques, du dessin et du choix des couleurs de la toile. Toutefois, il est à noter que ce résultat magnifique et intemporel n’est pas le fruit du seul travail de Katsushi Hokusai. Kanagawa est la résultante d’un travail collectif qui a permis la réunion de plusieurs figures emblématiques du domaine artistique.
La grande vague de Kanagawa : quelle signification ?
Dans cette pièce artistique d’Hokusai, le Mont Fuji, point culminant du Japon et symbole de beauté, est aperçu depuis la mer et encadré par une gigantesque vague félonne. La vague et son écume sont sur le point de venir s’abattre sur des pêcheurs ainsi que leurs barques. Cette ondulation commande la toile, dissimulant à la fois le mont et un tiercé de barques ; inspirant sans doute ainsi à Hokusai le titre de La Grande Vague.
L’élément le plus saisissant de la toile est la large vague nippone qui est sur le point de se briser avec le fracas de sa cime en figure de corne. Le beau pigment bleu foncé utilisé par Hokusai, dénommé « bleu de Prusse », qui était à l’époque une matière nouvelle, a été importé d’Angleterre par la Chine. La vague est sur le point de frapper les embarcations comme s’il s’agissait d’un énorme dévoreur d’humains, qui symboliserait la puissance, la fermeté et la robustesse extraordinaires de la nature et la déficience des êtres humains.
Où est exposée la grande vague de Kanagawa ?
L’œuvre allégorique d’Hokusai demeure continuelle et très exploitée. En effet, celle qui est considérée comme la Joconde japonaise notamment en raison de son influence intemporelle sur l’occident a fait l’objet de nombreuses reproductions au fil du temps. De nombreux exemplaires de l’œuvre sont conservés de par le monde. Au rang des collections parmi lesquelles on retrouve la vague au large de Kanagawa, nous pouvons distinguer :
- Le musée de Guimet à Paris (dont l’exemplaire de la grande vague provient d’un legs de Raymond Koechlin, un éminent journaliste, acte datant de 1932 ;
- Le Metropolitan Museum of Art de New York (provenant d’une des anciennes collections d’Henry Osborne Havemeyer datant de 1929) ;
- Le British Museum à Londres ;
- La Bibliothèque Nationale de France (dont l’exemplaire acquis en 1888 originaire de la collection de Samuel Bing) ;
- La collection de Claude Monet en France, à Giverny ;
- Le musée Art et Histoire de Bruxelles.
En définitive, il y a lieu de reconnaître l’importance de la Grande Vague de Kanagawa. Bien plus que la lettre d’amour qu’elle représente envers la nature et le Japon, cette pièce artistique représente indiscutablement un héritage intemporel doublé d’une facture visuelle irréprochable.
Un chef-d’œuvre inoubliable ayant transcendé les époques et qui continue d’ailleurs à servir d’inspiration aux artistes contemporains. C’est sans surprise que nous pouvons retrouver sur le marché des t-shirts à l’effigie de cette œuvre. Arme d’impact moral et écologique massif, preuve irréfutable de l’immortalité de l’art et de son artiste, œuvre avant-gardiste, philosophique et résurgente, la Joconde nippone est indéniablement prodigieuse. Nul ne doute qu’elle demeurera à jamais présente dans les esprits.