Parmi les peintres qui ont influencé Jean-Baptiste Gouraud, nombreux sont de grands classiques de la peinture française. Dans cette article Jean-Baptiste Gouraud nous parle d’une figure emblématique de la peinture néoclassique. Jean-August-Dominique Ingres est né Joseph Ingres en 1780 à Montauban, artiste miniature et sculpteur, et onze ans plus tard, il entre à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Toulouse, où il joue également dans l’orchestre local. En 1797, Ingres se rendit à Paris, où il fréquenta l’atelier de David et gagna le prix de Rome en 1801. Pour aider à subvenir à son besoins, il réalise des portraits de célébrités en visite, aujourd’hui des miracles tant appréciés. De ce premier séjour à Rome sont également nées des peintures qui n’ont pas été bien accueillies :
- Oedipe et le sphinx
- La baigneuse de Valpinçon
Ingres est resté en Italie, d’abord à Rome (1806-1820), puis à Florence, pour y étudier le travail de la Renaissance et l’histoire de l’art. Réalisant quelques-uns de ses portraits les plus connus :
Mme Duvauçay, Joseph-Antoine Moltedo, Charles-Joseph-Laurent Cordier et Comte Nikolay Gouriev.
En 1813, il épousa Madeleine Chapelle, une modiste de Guéret, le début d’un long et heureux mariage, et l’année suivante, il peint « La Grande Odalisque », une toile commandée par la Reine de Naples Caroline Murat et exposée au Salon de Paris en 1819. Trois ans plus tard, Ingres revient à Paris et obtient une reconnaissance officielle avec son tableau ‘Le Vœu de Louis XIII’. Il a été élu à l’Académie et a reçu l’ordre d’honneur.
Le long périple d’Ingres
En Italie, Rome (1835-1841) où il revient en 1835 en tant que directeur de l’Académie française des Beaux-Arts en Italie. Ce rôle l’a incité à s’engager dans le néoclassicisme, Il devient le champion du néoclassicisme, il va peindre des toiles monumentales qu’Ingres considérait lui-même comme ses plus grandes réalisations mais peuvent paraître pour certain aujourd’hui comme peu grandioses ou sans vie : ‘Apothéose d’Homère’ (1827) et « Le martyre de saint Symphorien » (1834). Ingres était fasciné par les femmes et les hommes. En 1852 à la mort de sa première femme, à l’âge de 61 ans il épousa Delphine Ramel, âgée de vingt ans, il mourra quelques années après en 1867 d’une pneumonie.
Le célèbre tableau de la Baigneuse de Valpinçon
La peinture date du premier séjour d’Ingres à Rome et l’a imposé comme une de ses plus grandes œuvres, bien que controversé. Ingres a ajouté une nouvelle forme à la méthode de dessin la plus courante de la culture européenne de l’époque. La femme nue, ce tableau qu’Ingres va peindre et sur lequel il va revenir de nombreuses fois par la suite. La baigneuse est un portrait chaste, de la féminité, ou peut-être devrait-on dire une image très finie de la volupté, où le pinceau du peintre a caressé une forme qui, à travers le dos, les épaules et le haut des bras, est d’une chaleur convaincante, lourde et palpitante.
Cette sensibilité du détail dans le relief est également démontrée dans les rideaux et les couvre-lits, Ingres s’adonne à son jeu favori qui est de montrer de grandes étendues de toile où rien ne se passe entrecouper de détails minutieusement observés : le turban, le drap enroulé autour du bras gauche de la baigneuse, et la décoration dans la draperie. Débits d’eau dans la baignoire aperçue en bas à gauche du tableau. Ingres a souligné les contours arrondis du corps, en faisant du bras droit une courbe continue, il met l’accent sur les muscles de la partie supérieure du bras droit.
L’assurance et le calme qui transparaissent du tableau s’ajoutent des plis aiguisés : dans l’accrochage des rideaux, les plis du couvre-lit qui disparaissent dans les fentes des fesses. Les jambes croisées.
L’approche d’Ingres a été mieux appréciée vers la fin de sa vie, alors que le néoclassicisme s’effondrait. Ses peintures sont une ode au romantisme, à la beauté du corps des femmes et des hommes ainsi qu’à la vie de tous les jours. Ces réalisations sont devenues une référence pour de nombreux peintres.